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đŸ‘©â€đŸ« Comment rendre vos prĂ©sentations plus digestes ?

Capter l’attention : limitez les messages, simplifiez les supports et ajoutez des images pertinentes pour des prĂ©sentations efficaces.

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Écrit par Sarah Elyafi
Mis Ă  jour il y a plus d'un an

💬 Principe n°1: Limiter la quantitĂ© de messages Ă  transmettre

Face Ă  une contrainte de temps, le premier rĂ©flexe du pĂ©dagogue est de vouloir “rentabiliser” Ă  tout prix le temps Ă  disposition
 et donc d’en profiter pour faire passer le plus de messages possibles ! ConsĂ©quence invariable de cette stratĂ©gie : La cadence de voix s’emballe, les planches se succĂšdent Ă  toute allure... les pauses et respirations laissent place Ă  un flot torrentiel de paroles, les questions naissantes foulĂ©es d’un pied inexorable. La nervositĂ© prend le dessus, le souffle vient Ă  manquer, et la prĂ©sentation, telle un train fou qui hurle dans la nuit, finit par dĂ©railler. L’apprenant ressort abattu, perplexe... Ă  moins qu’il se soit tout bonnement endormi !

D’oĂč provient ce phĂ©nomĂšne si courant ? Tout d’abord, d’une absence de choix. Faut-il rĂ©ellement lister les 15 principes de la Totologie (et ses 5 exceptions) ? Votre prĂ©sentation magistrale de l’art graphique peut-elle aborder les formes, les proportions, la lumiĂšre, les couleurs, et la perspective, en 10 minutes ? Si vous ne sĂ©lectionnez pas le plus important, toutes ces informations seront en compĂ©tition pour se faire une place dans la mĂ©moire des apprenant·e·s
 et le tri qui sera fait ne sera pas forcĂ©ment le plus pertinent.


Vous l’aurez compris : la rĂ©ussite d’une prĂ©sentation se joue en amont, dans la sĂ©lection des messages Ă  transmettre. Cette rĂ©flexion accompagne naturellement celle sur les objectifs pĂ©dagogiques, que nous avons abordĂ© dans le chapitre prĂ©cĂ©dent.
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Comment mener à bien ce travail préparatoire ? Voici quelques pistes :

  • Votre point de dĂ©part ne doit pas ĂȘtre ce que vous voulez transmettre, mais plutĂŽt ce que l’apprenant est en mesure de comprendre.

  • Commencez par vous poser la question de l’apprenant : qui est-il ? Quel est son niveau actuel ? Quel changement doit-il avoir atteint suite Ă  votre intervention ?

  • Puis, la question du temps : de combien de temps disposez-vous ? En fonction de ce temps, quel objectif vous paraĂźt rĂ©aliste ?

  • Une fois la rĂ©ponse Ă  ces questions identifiĂ©es, passez Ă  la sĂ©lection. S’il ne fallait retenir que quelques messages, quels seraient-ils ? Ne jetez pas les autres messages Ă  la poubelle pour autant : vous pourrez toujours les rendre disponible dans un document Ă  part que vos apprenant·e·s seront libres de consulter Ă  un autre moment..

🎯 Principe n°2 : Limiter la quantitĂ© d’informations dans vos supports

Si la quantitĂ© d’informations totale Ă  transmettre doit ĂȘtre rĂ©duite, la quantitĂ© d’informations qui apparaĂźt dans vos supports doit l’ĂȘtre encore plus minimale. Par exemple, la rĂšgle d’or pour les prĂ©sentations basĂ©es sur des diapositives : une diapositive = une information clĂ©.

Combien de slides ressemblent davantage Ă  un roman saga qu’à un haiku ? La remarque peut sembler banale. Pourtant, des arguments sont souvent avancĂ©s pour justifier de pratiques contraires :

  • “J’ai peur d’oublier ce que je vais dire Ă  l’oral” : Il s’agit lĂ  d’un faux problĂšme. Tout d’abord, vous pourriez tout Ă  fait prĂ©parer pour vous-mĂȘme un support diffĂ©rent de celui que vous allez projeter aux apprenants. Rien ne vous empĂȘche de garder des notes de secours Ă  portĂ©e de main. Par ailleurs, Ă©crire sur la slide ce que vous allez dire Ă  l’oral est contre-productif : des Ă©tudes montrent en effet que, loin de renforcer votre message, lire ses slides tend Ă  le brouiller (Clark et Mayer, 2016) .

  • “J’ai besoin de limiter le nombre de slides” : Une slide est un espace visuel Ă  traiter avec des ressources limitĂ©es. L’attention et la mĂ©moire de travail, qui rĂ©gulent la quantitĂ© d’informations que nous pouvons traiter Ă  un instant t, sont surtout en jeu lorsque nous parcourons une slide, et non lorsque nous comparons des slides entre elles. Pour renforcer la mĂ©morisation de votre auditoire, mieux vaut privilĂ©gier 50 planches courtes et percutantes plutĂŽt que 10 slides bavardes.

  • “J’ai trop de choses Ă  dire” : Les rĂ©dactions les plus efficaces expriment leur idĂ©e en un minimum de mots. Pensez Ă  la richesse sĂ©mantique du roman d’Ernest Hemingway: “A vendre, chaussures bĂ©bĂ©, jamais portĂ©es.” Si Hemingway peut Ă©crire un roman en six mots, il doit ĂȘtre possible de simplifier votre prĂ©sentation du 10Ăšme principe de la Totologie.

đŸžïž Principe n°3 : Ajouter intelligemment des images dans vos supports

Supposons que vous vouliez dĂ©crire le fonctionnement d’une ampoule. “Le filament chauffe au passage de l’électricité  il dissipe la chaleur sous forme de lumiĂšre.” Si cette idĂ©e se comprend verbalement, elle sera bien mieux assimilĂ©e si vous l’accompagnez d’une image reprĂ©sentant le filament en train de chauffer. La combinaison du verbal et du visuel aidera vos apprenants Ă  se forger un modĂšle mental plus reprĂ©sentatif du fonctionnement d’une ampoule. A noter que cette recommandation est tout aussi applicable pour des phĂ©nomĂšnes plus abstraits, tels que des concepts juridiques ou des processus de gestion.

Attention, toutefois, tous les visuels pĂ©dagogiques n’ont pas la mĂȘme efficacitĂ© :

  • L’image utilisĂ©e doit complĂ©ter le sens des mots correspondants. Une image purement dĂ©corative (une photo d’ours polaire pour parler du rĂ©chauffement climatique, par exemple) peut produire un rĂŽle positif sur les Ă©motions, mais peut tout autant ĂȘtre source de distractions, tout comme le serait une musique ou un bruit de fond.

  • Les reprĂ©sentations schĂ©matiques sont prĂ©fĂ©rables aux reprĂ©sentations rĂ©alistes. On pourrait penser qu’une photo rĂ©aliste facilite l’application pratique
... En vĂ©ritĂ©, c’est l’inverse : d’apprentis chirurgiens maĂźtrisent mieux l’anatomie du coeur en observant des schĂ©mas qu’en se penchant sur des photographies, car leur attention sera focalisĂ©e sur l’essentiel. En effet, confrontĂ© Ă  un schĂ©ma complexe ou Ă  une photo, le cerveau doit fournir un effort important pour y sĂ©lectionner les Ă©lĂ©ments pertinents avant mĂȘme de commencer Ă  les traiter. À l'inverse, un schĂ©ma prĂ©sentant peu d'Ă©lĂ©ments inutiles permet de focaliser l'effort mental : il sera donc beaucoup plus simple Ă  intĂ©grer.

  • Lorsque vous utilisez des schĂ©mas, veillez Ă  placer vos lĂ©gendes le plus proche possible des images qu’elles reprĂ©sentent. Pensez au montage d’une armoire en kit : si vous devez jongler en permanence entre les schĂ©mas du mode d’emploi et les lĂ©gendes des piĂšces Ă  assembler, vous perdrez aussi bien en temps qu’en Ă©nergie.

  • Si votre schĂ©ma est complexe, il est prĂ©fĂ©rable de l’afficher progressivement plutĂŽt qu’en une fois. Ainsi, pour reprĂ©senter un bateau, vous pouvez d’abord focaliser l’attention sur la coque, puis sur les voiles
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💡 Le saviez-vous ? MĂȘler de l’image et l’audio (votre voix) est encore plus efficace que de mĂȘler de l’image et du texte. En effet, l’image et le texte doivent tous deux ĂȘtre traitĂ©s par la vue, ce qui peut crĂ©er un embouteillage sensoriel, tandis que l’image et l’audio mobilisent deux sens diffĂ©rents (la vue et l’ouĂŻe, respectivement), qui se complĂštent.


Mots clés : recommandations, conseils, présentations, structure, visuels


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